Sur mes 3 voyages 2015, 2 ont été exceptionnels (Mada et Guyane) et un bon (Costa-Rica où les poissons en côtière ne se nourrissaient pas les premiers jours, mais où les gros poppers nous ont permis de sauver la mise en jouant sur l'agressivité des poissons).
Et non, je n'ai jamais vraiment raté "mon coup" sur mes 22 voyages exo depuis 2001 (Gégé à qui j'ai montré quelques pages de mon "book" à Clermont peut en témoigner). En Guyane où la pêche n'est pas toujours facile, mon ami Eric me disait : tu viens quand tu veux. Quand vous venez, c'est toujours bon de toute manière !
C'est sûr qu'il y a une grande part de chance. Mais je passe beaucoup de temps à préparer mes voyages : période, coefficients de marée, choix du prestataire, contacts avec des pêcheurs ayant pratiqué la destination. Et je peux me satisfaire de peu si j'ai le sentiment d'avoir bien pêché et d'avoir "gagné" mon poisson.
A Golfito au voilier par exemple : une petite journée, c'est moins de 5 poissons (poissons vus derrière les leurres). Une journée "normale" 5 à 10, et une bonne journée plus de 10. Mais un de mes plus beaux souvenirs reste une journée où nous n'avons vu et pris qu'un poisson. La mer semblait désertée, c'est seulement sur le chemin du retour que j'ai cru voir un voilier sauter au loin. Demi-tour immédiat pour traîner sur zone, et c'est canne en main que j'ai touché le poisson que j'ai "offert" à mon ami pour son anniversaire : une journée ratée est devenue un de mes meilleurs souvenirs de pêche. De ce séjour où la pêche était très difficile, nous gardons d'ailleurs un souvenir contrasté : deux des pêcheurs qui nous accompagnaient ont rapidement renoncé et considéré que c'était un séjour raté, alors que mes 3 amis et moi sommes venus très satisfaits car on n'a jamais rien lâché et que çà a fini par payer un peu en multipliant essais.
La polyvalence et ce qu'on appelle "le sens de l'eau" sont également déterminants. Pour exemple le premier jour de ce même voyage : dans le même bateau, nos 2 compagnons sont sortis dépités alors que mon ami Toto rayonnait de satisfaction. Les 2 premiers se sont escrimés à popper toute la journée sans d'autre résultat que quelques suivis, alors que Toto avait compris que le popper les excitait sans déclencher d'attaque. Et c'est au poisson mort manié sur monture Drachkovitch en passant juste derrière les poppers qu'il a fait pêche, avec un grand chelem local dès le premier jour : coq, carangue, cubera, scierra, orphie crocodile...
La réussite ou l'échec du voyage sont donc des appréciations très relatives, et je suis certain que j'aurais pu me satisfaire de certaines pêches qui ont déçu certains à leur retour de Nosy-Ankomba dès lors que :
- l'ambiance entre pêcheurs était bonne
- idem en ce qui concerne l'entente avec l'équipage
- avoir tout essayé pour réussir : c'est ainsi que j'emmènerai un ensemble de jigging light cette année sur les conseils de Miguel (Migdim), ce qui lui a permis de sortir son épingle du jeu.
Et si la météo est vraiment mauvaise, j'irais bien tenter une pêche du bord sur les rochers au nord de la baie d'Irodo...
Voilà une réponse un peu longue l'ami ! Que j'ai encore beaucoup plus détaillé dans le dossier "comment réussir son voyage exo" du numéro 37 de Côt&Pêche.
Pour mon prochain séjour à Nosy Ankomba, les quelques napoléons que j'ai pu voir en photo me font rêver !
Aller, encore une anecdote pour illuster mon propos : ma truite grise prise à la dandine sous glace à Québec avec Valery de "Pêcheureuse". Le vent était glacial et la température de -30°C. Après une heure de pêche, les quelques pêcheurs sur le lac gelé s'étaient regroupés pour discuter et se réchauffer en groupe en sirotant une boisson chaude. Je n'ai pas lâché mon fleuret, et j'y ai cru toute la journée : une seule touche, mais "le poisson d'une vie" d'après les pêcheurs locaux qui n'avaient jamais vu une si grosse grise prise sous glace !
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