Antoine j'ai retrouvé mon CR de l'époque, quelques lignes si tu considères qu'il pollue tu me le dis et je le virerais sans pb
Destination de pêche : Sette Cama - Gabon
Période : du 7 au 17 mars 2006Le Gabon.Pays en plein sur l'équateur coincé entre le Congo, le Cameroun et la Guinée équatoriale, peuplé d'un peu plus de 1 million d'habitants, salaire moyen 60 euros mensuel par habitant.
Température en mars 30/35 °C, chaleur humide car il pleut en moyenne 27 cm d'eau par mois sur 17 jours, ça fait beaucoup et c'est tout proche de la Guyane avec ses 30 cm, mais moins que la Réunion (37 cm).
Réseau hydrographique très important, la lagune du N'DOGO où nous étions est immense avec pas moins de 350 Iles à la végétation tropicale.
Le Camp de Pêche.Le Sette Cama Safaris est situé à 14 km de l'embouchure à 10 mn de l'autre camp Missala pêche sportive. A cet endroit la rivière fait environ 500 m de large. Ce camp est géré par un Gabonais et un Français, le premier a apporté le terrain, le second l'argent pour procéder à la construction en 98 d'un bâtiment principal et de 7 Bungalows confortables.
Actuellement Etienne le Corse s'occupe du camp, Guy Roger est le guide de pêche Gabonais, Mamadou le cuisinier qui a sévit chez le président de la république Gabonaise (à la poigne de fer, réélu à plus de 80% en octobre dernier), Mamadou connaissait bien son métier et nous a régalé avec les moyens du bord pendant 11 jours. Je ne parlerai pas de Fernande aux formes avantageuses dont j'ai quelques photos ici.
Nous étions 3 à faire ce voyage, Eric le Marseillais, Pdg d'une entreprise, Christian le Belge qui vit à St Lyphard (44), retraité comme votre serviteur Gégé le Dardillois.Le voyage et les hommes.
Départ le 6 Mars de Roissy à 23h15 par un vol Air France, me concernant, ma valise était déjà prête depuis 3 à 4 semaines, une samsonite à fermeture à codes, au dernier moment juste avant de prendre le taxi qui devait m'emmener à la gare de la Part Dieu, je vérifie la fermeture codée de ma valoche.
Géniale l'idée car cette SA..PE ne veut plus s'ouvrir avec le bon code. Rien à faire , je suis obligé de forcer la serrure avec un tournevis et de changer de valise en catastrophe.
A Roissy je retrouve Eric à 18h30 et nous attendons notre Belge qui devait arriver à 20h00 par un vol Nantes/Roissy, 19h00, coup de téléphone, mon Zingue à au moins 2h00 de retard, je suis encore à Nantes nous dit Christian, finalement nous le récupérons pile poil à 23h00, 15 mn avant le départ, la vache ça commence bien.
Arrivée à Libreville à 7h00 comme prévu, par chance le vol Libreville/Gamba du matin a du retard et nous réussissons à nous embarquer ce qui nous fait gagner presque 4h00 par rapport au vol de l'après midi que nous devions prendre. Arrivée à Gamba, ville de 5/6000 habitants, où sévit la Shell gérée par les Hollandais, 4 cliniques à Gamba, ce détail a de l'importance, vous verrez pourquoi.
Un small bateau nous attend pour un voyage de 2 heures dans l'immense Lagune et la Mangrove afin d'arriver au camp.
Arrivée triomphale, les bouanas sont là et mes 2 compères sont connus comme le loup blanc pour avoir déjà séjourné là bas en avril 2004.Je vais vous faire une confidence, quand le Belge va dans un endroit tout le monde s'en souvient, car mon loustic ne passe pas inaperçu.
Les poissons et la pêche.Carangues Hippos, Carpes rouges (plutôt grises), Capitaines, Barracudas, Otolithes et bien entendu le Tarpon, celui que j'ai vu en rêve plus d'une fois, ce sont les poissons plus ou moins omniprésents à Sette Cama, selon les saisons. Ils peuvent atteindre des poids respectables, 30 Kg et plus pour Carpes et Capitaines, 20/25 pour Barracudas, 15 pour Carangues et 50 à 100 pour Tarpons, 50 étant la moyenne.
On distingue 4 spots de pêche à Sette Cama :
- La rivière sur 14 Kms où on pêche Barra, Carpes dans des endroits précis et Carangues sur les chasses, chasses spectaculaires mais tellement rapides quand il y a beaucoup d'eau, ce qui est le cas, 2 à 3 secondes, rarement plus.
- La passe où se trouve le célèbre bouillon, courant et contre courant, vagues par le travers à cause d'un banc de sable font la joie de ce spot, on est prié de garder son équilibre et de ne pas tomber à l'eau à cet endroit sous peine d'avoir de graves ennuis, on y ancre le bateau pour pêcher au lancer et aux appâts..
- La plage rive droite qui longe l'embouchure sur plusieurs Kms donc parallèle à celle ci, on y trouve le trou aux Capitaines, le coin aux carpes rouges et aux Otolithes, le tarpon peut remonter le fleuve le long de cette plage, cet endroit était une réserve, la pêche y est autorisée depuis cette année.
- La plage rive gauche, perpendiculaire au fleuve où certains pêchent au Surf et d'autres aux lancer, on est susceptible de prendre Tarpons, Carpes rouges et Carangues dans les rouleaux en lançant le plus loin possible.
Dans tous les cas de figures ou presque, les pêches se font le matin avant et juste après le lever du soleil, le soir à la nuit tombante et pendant la nuit, l'idéal est d'avoir à ces moments là une renverse de marée. Les conditions du succès sont de lancer le plus loin possible et souvent face au vent d'ou la nécessité d'employer des leurres de fortes densités, aérodynamiques et fins et des cannes plutôt longues (3 m)
C'est une sacrée expérience que de pêcher dans ces conditions là, du bord il faut s'avancer le plus loin possible, lancer en mettant la patate en profitant du reflux de la vague et reculer vite fait pour éviter de se prendre une vague de plus de 2 m sur la tronche et tout cela de nuit avec à l'horizon un ciel parsemé d'éclairs lointains, parfois un peu plus rapprochés, tous les soirs ça grondait, ça menaçait et parfois il tombait des cordes, en arrière plan du côté ancienne réserve, la forêt sombre et un peu sinistre la nuit d'où on peut voir surgir à tout instant un éléphant, la trouille le Gégé ? Pas un seul instant mais il avait tout de même un œil derrière la tête, c'était de la féerie à l'état pur.
Succès échecs et émotions Je ne vais pas détailler au quotidien nos journées de pêche, ce serait long et fastidieux avec souvent un caractère répétitif.
A notre arrivée le 7 vers 14h00 nous prévoyons de partir vers 17h00, histoire de se mettre dans le bain pour une première soirée, en attendant le départ nous montons nos cannes et je décide de descendre les quelques marches qui donnent accès au ponton d'embarquement pour pouvoir faire quelques lancers d'échauffement dans la rivière.
Au 2ième lancer un Barra me gratifie d'une superbe chandelle avec mon leurre dans la gueule, sur ligne fine même si ce poisson de 8 kg n'a pas une défense héroïque, c'est intéressant, putaincon comme diraient les Toulousains, ça commence bien, le soir sur la plage rive droite je fais 3 carpes rouges de 6/7 kg et en décroche 2.
Dans les vagues et le courant, ces poissons ne viennent pas sans combattre avec vaillance.
Le lendemain matin 8 mars lever à 4h30 pour pêcher dans la rivière, quelques Carangues de 5/7 kg prises en 2h00 de pêche et nous rentrons en prévoyant de repartir vers 17h00 pour pêcher dans le bouillon en bateau.
Ce soir là, c'est un festival de Carangues toujours de 5 à 7 kg, Christian au Trembler dans le courant, Eric et moi au Stick et au Popper dans les vagues générées par le banc de sable, c'est là que le Stick de Manu (le noir , voir photo) a fait connaissance avec les Hippos, on a certainement pris ce soir là entre 20 et 25 poissons.
Le 9 matin même scénario que la veille, le soir nous voulons essayer le Tarpon sur le sable rive gauche et c'est là que l'incident arrive, Eric qui a une prothèse de la hanche voit celle ci se déboîter, il souffre terriblement et nous rentrons au camp en catastrophe vers 20h00, la solution, il la connaît, anesthésie générale et remise en place de la tête du fémur dans son logement encore faut il trouver la clinique et le médecin compétent, 3 Gabonais repartent en bateau avec Eric pour Gamba.
Le 10 à l'aube, je pars avec le Corse en 4/4 pour Gamba afin d'avoir des nouvelles, 2 bonnes heures dans la brousse, dans la forêt où nous frôlons un éléphant qui nous fait comprendre qu'il n'apprécie pas notre présence, nous traversons des zones ou l'eau arrive presque au niveau du capot du vieux Toyota.
A Gamba nous faisons une première clinique, pas d'homme blanc à l'horizon, nous allons dans le complexe Shell qui dispose d'une clinique privée, pas de Eric, en sortant de ce complexe nous croisons un 4/4 pick-up qui nous fait des appels de klaxon, demi tour pour voir notre Eric dans un fauteuil roulant installé en plein air dans la partie pick-up, eu égard à l'émotion du moment je n'ai pas eu le courage de prendre des photos, c'était dantesque.
Bref, après avoir été dans une 3ième clinique nous avons rencontré le médecin Gabonais qui devait procéder à la remise en place de la prothèse. Avant de regagner Sette Cama nous avons pu constater le bon déroulement de l'opération, tout allait bien, Eric se réveillait tout doucement.
Je passe sous silence le retour, nous avons crevé en pleine brousse, au moment de remettre la nouvelle roue, le cric s'est dérobé sous le 4/4, par chance la roue était partiellement engagée ce qui a évité le pire.
Vers 23h00 Eric revenait au camp quasiment en pleine forme, à la question comment vas tu Eric
La réponse nous parvient « IMPECCABLE », ouf ! Quelle soirée, quelle journée et quel soulagement.
A partir du 11 nous ne pêchons plus qu'à 2, ou plutôt à 3 car notre guide Gabonais est aussi de la partie avec la Tenryu GT 84 du camp, il prendra peu de poissons, mais la plus grosse carpe rouge donnée pour 20 Kg et vérifiée à 16 avec mon peson à ressort, objet de toutes les railleries comme d'hab.
Mon plus long combat, pas loin de 30 mn sur une Carangue de 10 kg environ prise par le dos (on ne se moque pas) depuis le bateau dans les vagues et qui a pris le courant, j'ai bien cru que je n'arriverai jamais à la remonter, elle est arrivée morte au bateau après avoir involontairement mis son corps en travers du courant pendant un très long moment.
Mes plus gros poissons, une carangue de 12 Kg prise en rivière sur petit leurre et tresse de 30 lb, une carpe rouge de 10.5 kg (90 cm), un capitaine et une otolithe (7 kg par poisson). Ma plus grosse déception, cette très grosse carpe rouge que j'ai vu gober mon petit Popper dans la passe et dont je ne connaîtrai jamais le poids.
J'ai encore dans l'oreille le bruit strident de la tresse qui file à une vitesse vertigineuse, la bobine qui se vide à vitesse grand V et puis soudain quand je commence à pomper et au moment précis où j'entends mes potes me dire, on va commencer à compter les mn, plus rien, la casse, je ramène mon BDL en fluoro complètement limé par un rocher, c'était la seule partie rocheuse de toute la zone et la bougresse en avait profité.
Autre déception, l'absence de tarpons, objet de tous nos fantasmes, j'ai bien décroché un Baby le dernier jour, après quelques sauts, je l'ai perdu dans la dernière vague au ras du bord, mais pas de gros en vue et puis ces nombreux poissons décrochés parce qu'ils mordaient mal.
Tous les poissons pris sauf un étaient piqués par une seule branche du triple de queue et toujours au bout de la gueule, je n'ai pas d'explication à cela.
Globalement, nous avons pratiqué le No Kill sauf quand notre cuisinier et les gens du village avaient besoin de poissons. Une fois de plus j'ai apprécié la pêche avec des triples sans ardillons.
Matériel utilisé.
J'avais pris 3 cannes et 3 moulinets.
Zénaq défi 100 HH ancienne génération équipée d'un Daiwa Capricorn 4500 J , 2 bobines, tresse Monster de 30 et 40 lb, un pur bonheur avec des leurres de 45 à 65 gr, en termes de lancer ça déménage et en combat, on se régale, je pêchais avec cet ensemble très homogène dans la lagune.
Zénaq Défi Muthos 96 HH, la plus puissante de la série, c'est une 50 lb de 2.90 m ; j'en avais discuté avec Tarpo, je ne voulais pas l'acheter, au dernier moment j'ai pu bénéficier d'une super affaire, j'ai donc craqué et j'ai bien fait, c'est la canne parfaite pour pêcher du bord, lance 90/100 gr, du Surface Bull sans problème, vent de face avec des leurres profilés, ça déménage aussi, c'est avec elle que j'en ai bavé pour sortir ma carangue prise par le dos en plein courant, j'avais associé à cette canne un Daiwa 5000 HIA et tresse de 50 Lb (2 bobines), cette canne est vraiment un super produit qui lance même très bien des leurres plus légers, encore un ensemble homogène, je pêchais avec celui ci depuis la plage.
Smith Keyholu 77 Bg couplée avec un Daiwa 6000 GT, bobines de 65 Lb en Powerpro et de 80 Lb en Tufline XP, canne de 100 lb, poids de forme 150 gr, disons le tout de suite, cette canne n'est faite que pour les pêches en bateau et est bien plus à l'aise dans l'océan indien sur les G.T. qu'au Gabon, le rouge de 10.5 Kg a été sorti en plein courant avec cette canne, ça a été vite expédié.
LeurresEn plus des leurres à Manu home made que j'ai eu au téléphone pour lui faire un point que j'espère précis sur leurs comportements en action de pêche, j'avais un paquet de leurres Orion (pas les Sert
, ceux d'Eric L. G.), des petits et des plus gros et j'ai bien fait de prendre les petits 115 et 135, en Poppers et Plugs, c'était la taille adaptée aux poissons du moment, les Shads Rap et quelques Tremblers faisaient également partie de mes boites, sans oublier les leurres souples, de la vraie folie, j'avais pris bien trop de leurres.
Quand je vois avec quoi pêchent les locaux, ça laisse rêveur, 3 ou 4 leurres pas plus, triples usés par la rouille, j'ai vu un 6000 HIA qui faisait couic couic à chaque tour de manivelle, de la tresse de 6 ans d'âge, mais quand le poisson est présent, ils en prennent tout de même.
Le retour No problème pour le retour, une nuit à Libreville avant de prendre l'avion à 10h00 du matin. Vol sans histoire et à l'heure, arrivée à Roissy à 16h45, attente pour les bagages, ma valise arrive, le tube bien trop long pour passer sur le tapis roulant doit être récupéré au service bagage.
Il y a juste un petit détail, mon tube n'est pas arrivé et on ne sait pas où il est. Je remplis le formulaire adapté à ce genre de situation, on vous tiendra au courant me dit on , excellent cette remarque, c'est quand même la moindre des choses. Je reprends donc le TGV pour arriver à Lyon avec 20 Mn de retard. Une douce voix annonce , Part dieu, 2 Mn. d'arrêt, manque de chance les portes ne s'ouvrent pas, panique à bord, je change de wagon, même punition, les portes finissent par s'ouvrir, mais j'ai bien cru que j'allais me retrouver à Marseille.
Ce matin coup de téléphone d'Air France. Monsieur on a retrouvé votre fusil, le Gégé bégaie un peu, mais ce n'est pas un fufu un fusil que j'attends, ce sont des caca des cacannes. Description faite par la gentille demoiselle du conditionnement, il s'agit bien de mon tube, il m'a été livré cet après midi.
Le Bilan Endroit magnifique que Sette Cama où nous avons vu Eléphants, Hippopotames et Buffles.
Le campement est de qualité et les Gabonais gentils et d'une décontraction étonnante, y compris le toubib de la clinique.
Je garderai néanmoins un super souvenir de ce séjour et puis franchement pêcher avec un Belge et un Marseillais avec lesquels on s'entend bien, c'est passer des moments super sympa, même si cette fois ci Eric nous a fait avaler notre joie de vivre pendant de longues heures. C'est donc avec un pincement au cœur que j'ai quitté mes AMIS et le Gabon.
Concernant la pêche, les vrais gros poissons n'étaient pas au rendez vous, le mois de mars est à éviter à tout prix aussi bien dans l'océan Indien qu'au Gabon à cause d'une trop forte pluviométrie, des risques d'orages tropicaux ou de cyclones.
Je suis persuadé quant à moi qu'il aurait été préférable de choisir une période de faibles coefficients de marée qui permet de pêcher plus longtemps à des endroits stratégiques et de mieux stabiliser le poisson.
Je me souviendrai longtemps de ce regard attendrissant de cette femelle Hippo accompagnée de son petit, elle me regardait droit dans les yeux semblant me dire, pourquoi vas tu nous quitter
Mais non ma chérie, ne soit pas triste, ton petit n'est pas de moi.