Mathieu Mer 2 Sep 2015 - 20:39
Le poisson appartient aux générations futures
En tant que guide et responsable d'un Lodge au Gabon, je vais me permettre d'apporter ma petite pierre à l’édifice. Règle d'or partout dans le monde, le poisson appartient au propriétaire du bateau. C'est malheureux mais c'est comme ça, je donnerai un exemple personnel , lors d'une sortie en tant que client en Martinique ou j'avais exigé qu'en cas d'une prise (peu probable) de poisson à rostre le poisson devrai être remis à l'eau. Bilan un marlin de 220 Kg vendu 10 € le kilo, malgrè mes exigences. Soit une belle recette journalière pour le skipper 2 200 € + 520 € la sortie, j'avais un peu les boules, mais mécontent ou pas c'est la même chose.
Bijagos 2003 toujours en tant que client, les cales à poissons étaient remplies, l'intégralité du poisson était revendu à Bubaque. Il à fallut que nous insistions pour sortir sans le guide, et uniquement avec le marin pour remettre tous nos poissons à l'eau, excepté un ou deux poissons donné au marin. Bilan les patrons faisaient sacrément la tête.
Chez moi aujourd'hui, nous avons besoin de poisson pour nourrir les clients, nous gardons le strict minimum, jamais plus de 5 poissons par jour par bateau et jamais plus de 3 de la même espèce. Tous poissons de taille supérieur à 15 kg (les meilleurs reproducteur) doit systématiquement être remis à l'eau. Les pêcheurs n'ont toujours pas intégré, qu'il vaut mieux conserver des poissons juvéniles ou subadultes que des individus à l’apogée de leurs facultés à transmettre des gènes.
Tout tarpon, raie, requin doit être systématiquement remis à l'eau. En cas de non respect de ces mesure, une amende de 15 € par poisson est reversée à l'école que nous finançons. Interdiction pour le client de conserver du poisson à titre personnel, cela évite certaine dérive, comme les clients qui repartent avec leur glacière à la fin de leur séjour (nous recevons beaucoup de pêcheur vivant au Gabon). Interdiction au client d'offrir directement un poisson au marin, c'est à nous de leur offrir ce que nous faisons régulièrement. Ceci afin d'empêcher les client de s'arranger avec les marin qui déposent leur poisson au village avant de débarquer au Lodge.
Ceci ne concerne bien évidemment pas les poissons blessés, ou dont la remise à l'eau pourrait être dangereuse (gros baras ayant profondément engamé).
Tout ceci pour dire que bien que les propriétaire des bateau soit propriétaire du poisson pêché, le bon sens, l'éthique et le respect du poisson sont la meilleur publicité pour un centre de pêche. Puiser dans la ressource pour revendre du poisson revendu entre 1.5 € et 5 € le kilo en Afrique, n'a aucun sens. De plus il est selon moi hors de question de gagner de l'argent sur la sortie pêche et sur une éventuelle revente de poisson; Que le poisson serve à nourrir les client certes, mais à payer les marins, ou revendre sur les marché, c'est honteux et n'a plus lieu d'être en 2015.
Malheureusement je me rend compte que malgré les beaux discours des pêcheurs, une fois sans surveillance les pêcheurs qui ne pratiquent soit disant que le catch and release, sous prétexte de faire plaisir aux marin, font tout l'inverse de leur jolis discours. IL N'Y A QU'A VOIR LES PHOTOS DES COMPTES RENDU pour se rendre compte que bien souvent seul les carangues échappent au coup de gaffe. Raison pour laquelle nous avons mis en place ce système d'amende depuis quelques mois.
J'ai en revanche des client pour lesquels la pêche n'est en aucun cas un acte de prédation, ces même client mangent du poisson mais ne veulent pas sentir responsable. Alors de temps à autre malgré le fait que les client me réclament de remettre un poisson à l'eau, je leur explique que nous en avons besoin, pour les client. Il n'y à pas de supermarché en brousse et notre principal source d'alimentation pour nos clients reste le poisson.
Le bon sens est une fois le maître mot. Et comme je l'ai dit au début le poisson appartient au générations futures. Le client un rôle majeur à jouer en discutant avec le responsable, et dans le cas échéant en boycottant, dénonçant des abus.